La diversification géographique en bourse : un levier essentiel pour l'investisseur avisé

Pourquoi diversifier géographiquement son portefeuille ?

L’investissement en bourse repose sur un principe fondamental : la diversification. Si la diversification sectorielle est souvent évoquée, la diversification géographique est tout aussi cruciale. Elle permet de réduire les risques liés aux spécificités économiques, politiques et monétaires d’un seul pays ou d’une seule région.


Un portefeuille trop concentré sur une seule zone géographique expose l’investisseur à des risques macroéconomiques importants. Une récession, une crise politique, une réglementation contraignante ou une instabilité monétaire peuvent fortement impacter la rentabilité des investissements. En diversifiant sur plusieurs zones économiques, on limite ces risques et on profite des cycles économiques différents selon les régions.

L’illusion de la diversification avec le MSCI World

Un piège courant parmi les investisseurs est de croire qu’en achetant un ETF répliquant l’indice MSCI World, ils diversifient efficacement leur portefeuille à l’échelle mondiale. En réalité, cet indice est biaisé en faveur des actions américaines. Environ 70% de la pondération du MSCI World est composée d’entreprises américaines, ce qui signifie que l’investisseur reste fortement dépendant de la performance du marché américain.


En d’autres termes, investir dans le MSCI World revient presque à investir dans le S&P 500 avec quelques entreprises en plus. Si l’économie américaine connaît une période de sous-performance, ton portefeuille en souffrira également.

SNP500

MSCI WORLD

L’hyper-concentration du S&P 500 : un risque sous-estimé


Le S&P 500, souvent utilisé comme indice de référence pour le marché américain, présente lui aussi des limites importantes. Aujourd’hui, il est largement dominé par un petit nombre d’entreprises technologiques comme Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon et Nvidia. À elles seules, ces entreprises représentent une part considérable de la capitalisation totale de l’indice.


Cette concentration crée un effet de fragilité : si ces entreprises connaissent un ralentissement ou une crise sectorielle, l’ensemble de l’indice en sera affecté. Un portefeuille exclusivement basé sur le S&P 500 est donc bien moins diversifié qu’il n’y paraît.

Comment diversifier efficacement son portefeuille à l’international ?


1. Investir dans des indices réellement diversifiés


Pour éviter le biais américain, il est intéressant d’investir dans d’autres indices, comme :


  • MSCI Emerging Markets : qui regroupe les marchés émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.).
  • MSCI Europe : qui couvre les grandes capitalisations européennes.
  • FTSE All-World ex US : qui permet d’investir dans le monde entier sauf aux États-Unis.
  • MSCI Asia Pacific : qui donne une exposition aux marchés asiatiques développés.

2. Choisir des ETF ciblés sur des zones spécifiques

Au lieu d’un seul ETF mondial biaisé, il est souvent plus judicieux d’assembler soi-même une diversification géographique avec plusieurs ETF spécialisés. Par exemple :


  • 40% sur un ETF répliquant le S&P 500 (États-Unis)
  • 25% sur un ETF répliquant le Stoxx 600 (Europe)
  • 15% sur un ETF répliquant le MSCI Emerging Markets (Chine, Inde, Amérique latine, etc.)
  • 10% sur un ETF répliquant le Nikkei 225 (Japon)
  • 10% sur un ETF répliquant les small caps mondiales


Cette répartition offre un équilibre entre la croissance américaine, la stabilité européenne, le dynamisme des émergents et la diversification via le Japon et les petites capitalisations.

3. Prendre en compte les devises et le risque de change


Lorsqu’on investit à l’international, il faut aussi considérer l’exposition aux devises. Un portefeuille libellé uniquement en dollars est exposé aux variations du dollar américain. En diversifiant avec des actions européennes, asiatiques ou émergentes, on réduit ce risque de concentration monétaire.

Conclusion : une diversification pensée pour une résilience maximale


Une bonne diversification géographique en bourse ne se limite pas à acheter un MSCI World ou un S&P 500. Ces indices sont utiles, mais ils présentent des biais structurels qui peuvent amplifier le risque en période de crise.


Un investisseur avisé doit donc structurer son portefeuille en intégrant des marchés variés, des devises différentes et des cycles économiques complémentaires. Cela permet non seulement de réduire les risques, mais aussi d’exploiter les opportunités de croissance dans des régions sous-évaluées par le marché.


En fin de compte, la diversification géographique est un garde-fou contre les crises locales et un accélérateur de performance sur le long terme. Ne pas en tenir compte, c’est prendre le risque de subir une volatilité inutilement élevée et de compromettre son rendement global.

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